Petits contes et légendes sur Megève

Une légende affirme que les fondateurs du village sont deux hommes, l'un appelé Muffat - car il portait, comme les Celtes, un muffle de monstre sur la tête -, l'autre Grosset, car il était fort et muni d'une massue pour tuer les ours. A eux deux, ils domptèrent un monstre horrible, un " vipère volant " qui dévorait tout ce qu'il rencontrait.

Aux Pratz, dans une falaise rocheuse ensoleillée, les fées voulaient construire un pont, pour rejoindre le sommet du Crêt du Midi. Elles ont disparu, on ne sait pourquoi, dans le bois du Pelloux où elles jouent avec les feux follets et sautent d'un rocher à l'autre.

C’est un murger (ou cairn), sur le sentier menant au Golet du Passon, sur lequel les passants jettent une pierre, en faisant un signe de croix : un pèlerin y est enterré, victime d'un éboulement (ou d'un assassinat).

Malheur à qui rencontre la compagnie du Comte Vert! Cela fait passer l'envie de rentrer à des heures indues! C'est un cortège d'esprits malfaisants, annoncé par un vent impétueux, des hurlements affreux.

Pendant la révolution, un homme nommé Melchior alla chercher une statue de saint Pierre, en bois, dans un oratoire près du Mont Joux, et la fit tirer par sa jument jusqu’au Planellet, où un voisin chauffait son four pour le pain. Il jeta la statue dans le four: "Pauvre Saint Pierre tu as eu si froid, là-haut, dans la montagne. Tu peux te réchauffer , maintenant." Le voisin, horrifié, avait disparu. Revenu le lendemain, il essaya de rallumer le feu, le four resta définitivement froid. Le méchant Melchior mourut deux printemps plus tard. À la gelée blanche d'automne, on peut voir la trace du parcours de la statue à la montagne de Torna Bà…

Selon un ancien curé, s'inspirant de Pline l'Ancien, les Centrons honoraient comme Dieu, le serpent, et ce culte a donné naissance à la légende de la Vouivra, dragon ailé habitant les fonds de l'Arly et gitant par moment dans le lac de la Girotte.

En 1355, lors d'un conflit entre le Comte de Savoie, Amédée 6, dit le "Comte Vert" et le Dauphiné, un violent combat eu lieu dans la plaine. A la limite nord de l'ancien pré de foire de Megève de nombreux combattants furent enterrés. Ce lieu gagna le nom de "tappa de corps" (champs des morts).

Un spécialiste des problèmes de l'Antiquité, monsieur Pierre Broise, fait référence à plusieurs ouvrages sur un camp à Megève avant l'arrivée des Romains. Un abbé a justement signalé un camp triangulaire de 400m X 100m au lieu-dit Fabor. Et l'origine du nom Fabor est certainement celte : Fal=plateau / Bor (celte ou prélatin)= fortifié.

Selon une croyance fortement ancrée, un Consul romain  passant avec ses soldats par la vallée de Megève, s'arrêta à Cassioz où il aurait élevé un temple en -107. Aujourd'hui, aucune trace de temple à Cassioz, mais certains Mègevans ont encore à l'esprit que pour la prospérité du voyage de Lucius Cassius l'or eut moins de part que la nature.

Un chemin à brigands                                              

Pendant le Moyen-Age et bien après, le chemin de Riante Colline  s'est avéré être fatal pour quelques voyageurs imprudents. Il était connu que des coupes-gorges se postaient peu après l'auberge au sortir de Megève et attaquaient les passants dans les bois. Aujourd'hui, le chemin est des plus surs et des plus charmants...L'auberge s'est transformée en ferme qui a gardé la grande porte de celle-ci. Que diriez-vous de passer tard le soir sur ce chemin ? Voilà ce que vous verriez :